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mardi 11 février 2014
par  Fleuriel Sébastien
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Abdelnour | Abdoul-Malik | Aguila | Agullo | Ait Tkassit | Alegre | Amougou | Amsellem | Angel | Antonio | Arango | [Araujo | Aunis | Azais | Azcue |


Abdelnour Sarah | Atelier 7, Session B

Quitter le centre pour les marges ? Vecteurs et impacts du passage du salariat à l’auto-entrepreneuriat
Le régime de l’auto-entrepreneur, en diminuant les barrières à l’entrée de la création d’entreprise, a provoqué des déplacements de travailleurs du salariat vers l’indépendance depuis sa mise en place en 2009. Si ces déplacements prennent souvent la forme de salariat déguisé, les employeurs externalisant alors leur main-d’œuvre pour davantage de flexibilité, cette communication souhaiterait se concentrer sur des déplacements ayant eu lieu à l’initiative des travailleurs eux-mêmes. Cet objet permet de penser ce qui pousse des travailleurs à quitter le cadre, a priori protecteur, du salariat, afin de maintenir la même activité professionnelle sous un statut d’auto-entrepreneur. L’analyse de ces changements de statut d’emploi fait dialoguer données quantitatives, via l’exploitation d’une enquête spécifique de l’INSEE sur 40 000 auto-entrepreneurs, et données ethnographiques, à travers une trentaine d’entretiens menés avec des auto-entrepreneurs de région parisienne. On observe alors symétriquement la volonté de s’extraire d’un salariat peu qualifié jugé décevant en termes de niveaux de rémunération et d’espoir de promotion, et le souhait de travailler pour soi, afin de gagner plus ou de mieux aménager son temps de travail.
Une première partie interrogera ces sorties du salariat, largement ambiguës. Si le passage à l’indépendance est motivé par la volonté de quitter des situations d’emploi salarié insatisfaisantes, il reste qu’une partie des enquêtés est en situation de salariat déguisé, et que la proximité avec le système salarial constitue une condition de possibilité de l’indépendance. Dans une seconde partie, nous analyserons les transformations effectives des modalités de travail des auto-entrepreneurs. Le désir de déterminer soi-même son travail prend des formes distinctes, entre surtravail consenti des plus jeunes qui cherchent à accroître leurs revenus en sortant du cadre réglementé du salariat, et volonté d’aménagement du temps de travail, notamment pour les mères de famille. Dans tous les cas, l’engagement des auto-entrepreneurs dans leur travail suppose de penser ensemble conditions matérielles et adhésion symbolique, ce qui révèle la valorisation de l’autonomie et de l’activité, au prix du recul des protections sociales.


Abdoul-Malik Ahmad | Atelier 5, Session B

Initiatives professionnelles en situation de transnationalisme : le cas des réseaux commerciaux informels des femmes comoriennes en France.
Cette communication porte sur l’engagement des femmes migrantes comoriennes installées sur le territoire français dans des activités commerciales informelles en situation de transnationalisme. Notre recherche doctorale nous a permis de découvrir que la majorité de ces femmes s’inscrivent dans des parcours commerciaux informels insaisissables et échappant aux instances étatiques. Cependant, rares sont celles qui sont des commerçantes à part entière. En effet, elles s’inscrivent à la fois dans un temps de travail formel (par des activités salariales) et dans un temps de travail informel (par le commerce). Elles semblent profiter de leur temps libre (congés, fins de semaine ou vacances) pour organiser et mettre en place leurs activités professionnelles informelles. Face à cette situation de doubles trajectoires professionnelles, nous proposons dans cette communication de penser les frontières entre le formel et l’informel en réfléchissant sur les initiatives professionnelles des femmes migrantes à travers leur engagement dans les filières et réseaux de circulation marchande dans un contexte de mobilité transnationale. Il conviendra de se demander ici s’il y a lieu avec ces femmes de faire une distinction claire entre temps de travail et temps privés.


Aguila Clara | Atelier 8, Session B

Quand les marges deviennent la norme. Une inversion des relations entre les marges et le centre
Dans un contexte largement dominé par la « crise », on peut observer un changement profond du marché du travail. Celui-ci voit en effet se développer des restructurations constantes, ce qui traduit une transformation des règles du jeu dans le monde du travail. Puisque les conditions de travail ne sont plus les mêmes, on peut se demander comment les agents vivent ces changements ?
Je propose de présenter ainsi les premiers résultats d’une recherche sociologique menée à partir de 25 entretiens réalisés en Catalogne, en Espagne. Mes terrains ont été les suivants : Santé, Banque, Transport et Alimentation. Suivant la logique de profit qui caractérise le système capitaliste, les entreprises catalanes ont multiplié les plans de restructurations imposés par le gouvernent (comme l’application des EREs, c’est à dire des plans de régulation d’emploi, ou encore la privatisation des services publics comme la santé et l’éducation). La parole des travailleurs est déterminante pour comprendre la manière dont ces changements sont vécus.
Il semble intéressant d’étudier comment les changements, notamment ceux qui relèvent des conditions matérielles, se répercutent sur la conscience des travailleurs. Il semble se dessiner la disparition d’une « identité forte de travail » et, à mesure que la vie se précarise, une partie de la population s’engage dans une critique forte des changements actuels.
Par ailleurs, la loi et les transformations du capitalisme contemporain changent les conditions d’employabilité. Ainsi, on peut constater que les cas de personnes ayant travaillé pendant plus d’une dizaine d’années dans la même entreprise devient la marge tandis que les emplois de plus courte durée ne cessent de croître. La relation entre le centre et la marge semble ainsi s’inverser.
Ces discours devront être resitués par rapport aux différences de génération. Il sera proposé de confronter ceux tenus par les générations qui ont vécu une situation de plein emploi et aux propos des travailleurs pour lesquels le chômage est structurel.


Galan Aurora, Diaz José, Agullo Itziar | Atelier 1, Session D

Conditions de vie et de travail dans les carrières des jeunes de l’université publique espagnole
Grâce à ce papier nous avons l’intention de montrer les difficultés que doivent vivre les jeunes qui guident sa carrière vers la recherche et l’enseignement universitaire. Dans cette étude nos avons analysé les efforts réalisés par ces chercheurs, doctorants et jeunes docteurs, malgré profitant peu de crédit aux travaux de recherche, en particulier dans les domaines liés aux sciences sociales et / ou humaines.
La difficulté d’obtenir des subventions ou d’autres financements ainsi que la recherche, l’accréditation, la stabilisation et la promotion de l’emploi, les procédures bureaucratiques pour les organismes d’évaluation soit adoptée, et ils sont de longue facilite expulsion d’un grand contingent hautement qualifiés.
Sur le thème de la recherche nous abordons, aussi, la question de l’éducation. Les nouvelles conditions de travail, découlant de nouvelles formes de la direction, comportent, d’abord, une évidence arbitraire par les Agences de Notation et d’autre part, une nette détérioration des conditions de travail du personnel jeune au collège, parce que le manque des places dans les universités génère l’insécurité, produire de plus en plus une « diaspora qualifiée ».
Le résultat de ce scénario est de négliger ce domaine, afin d’acquérir de l’expérience à l’extérieur du milieu universitaire et si quoi que ce soit, un retour ci-dessous. Ceci, aujourd’hui, est très compliquée en raison de l’escalade des coupes dans les universités publiques.
Pour mener à bien cette recherche a fait une analyse approfondie de la littérature, les techniques de recherche quantitatives et sociaux (entretiens semi-structurés avec les différents groupes de travailleurs à l’Universidad Complutense de Madrid et d’autres centres) qualitative.
Les résultats brossent un sombre tableau où l’invisible est de plus en plus évident et le respect, comment pourrait-il en être autrement, un groupe de professionnels de haute qualification (axe I).


Ait Tkassit Samia | Atelier 4, Session C

L’appropriation du travail artisanal : entre styles individuels et routines collectives
Nous proposons de porter sur l’imbrication d’activités relevant du cadre normatif et l’informalité dans le travail, un regard que nourrissent nos recherches sur l’artisanat en Rhône-Alpes.
Dans l’artisanat, le cadre normatif du travail et la légitimité à s’en écarter se construisent dans une temporalité longue. L’autonomie tend à affranchir les actifs des prescriptions formelles. Nous abordons l’appropriation du travail comme un facteur de la négociation de la frontière entre la nécessité de se conformer à la norme professionnelle et l’acquisition d’une « légitimité dans le faire ». Celle-ci même qui permet une interprétation personnelle du travail ; définissant un style individuel.
Au sein de l’entreprise, ces styles se cristallisent dans des routines impliquant un collectif. L’autonomie de chacun permet au travail de se faire et au chef d’entreprise de réduire le temps d’encadrement au profit d’une participation active – et plus valorisée – à la production. Les routines de travail apparaissent comme un niveau intermédiaire entre la norme professionnelle dans un métier et le style de chacun ; traduisant ce qui se joue dans le travail à plusieurs.

L’informalité, que nous abordons à la croisée de l’analyse du travail et de l’organisation, permet une certaine efficacité. Aussi, sert-elle l’expression des individualités dans le métier et, par extension, leur reconnaissance.
Par ailleurs, l’approche structurelle des qualifications, tenant compte de la dimension temporelle, permet de décrypter ce qui se joue, à un niveau macro, dans l’appropriation du travail et rend compte de la dynamique spécifique à l’artisanat en Rhône-Alpes.


Gentile Natacha, Alegre Patricia | Atelier 7, Session D

Integración laboral y educativa de los jóvenes argentinos versus les adultos pertenecientes a diferentes estratos de ingresos bajo dos patrones de crecimiento económico

La literatura describe que los jóvenes [más que los adultos] fueron uno de los grupos sociales más influidos por las transformaciones políticas, económicas, sociales y culturales de los últimos tiempos y su identidad se fue forjando en el marco del capitalismo [neoliberal], crecientemente desigual y excluyente. Asociado a esto, destacamos que la Argentina registra en los últimos años [en particular a partir del año 2002] una mejora en los indicadores económicos-sociales asociada al paso de un patrón de crecimiento económico vinculado con la revalorización financiera y la aplicación de políticas neoliberales en los años noventa a otro esquema macroeconómico en la última década orientado a la producción y la inclusión social. Bajo este contexto, entendemos que las mejoras en la situación económica-social a nivel agregado no logran impactar de igual manera en la inserción laboral y educativa de los jóvenes versus los adultos y menos aún si éstos [jóvenes y adultos] forman parte de grupos sociales atravesados por diferentes grados de desigualdad económico-social y/o estratos de ingreso. De esta forma, el trabajo busca caracterizar la integración al mercado laboral y al sistema educativo de los jóvenes argentinos pertenecientes a diferentes estratos de ingresos versus los adultos de esos mismos estratos durante el periodo 1995-2013. Para cumplir con este objetivo se propone utilizar información proveniente de la Encuesta Permanente de Hogares elaborada por el Instituto de Estadísticas y Censos a nivel país. A través de esta ponencia buscamos evidenciar que el crecimiento económico y la mejora de indicadores sociales en nuestro país no alcanza a impactar de igual manera en los jóvenes que en los adultos y mucho menos si éstos son parte de sectores de ingresos bajos lo que supone un esfuerzo adicional al diseñar políticas de inclusión social juvenil dada la necesidad de atender no solo cuestiones etarias sino también cuestiones vinculadas con la desigualdad de origen.


Amougou Audrey | Atelier 2, Session C

Invisibilité ou visibilité du travail bénévole : Pour qui et Pourquoi ?
Les travaux menés dans le cadre de ma thèse montrent une volonté de certains acteurs (pouvoirs publics, responsables associatifs, médias, sociologues), de rendre visible le travail bénévolat qui jusque là n’était pas reconnu en France. Ce constat s’objective par la valorisation de l’expérience bénévole pour un diplôme, la valorisation monétaire et quantitative des bénévoles ainsi que le développement de la formation des bénévoles.
De notre point de vue, ces tentatives de valorisation ont pour but de rompre avec la conception traditionnelle du bénévolat et de penser le monde associatif non plus comme un monde « hors-travail » mais un monde du travail.
Notre enquête de terrain a pour but de vérifier auprès des bénévoles les effets de cette démarche. Les résultats montrent qu’une majorité des bénévoles n’est pas à la recherche d’une reconnaissance. Leur motivation serait d’exercer une activité épanouissante et utile pour les démunis. Ils ne semblent pas vouloir rendre visible leur action car ils ont déjà eu une reconnaissance professionnelle et sociale dans leur ancien métier. Ils pensent le bénévolat non pas comme un travail mais comme une activité sans contraintes managériales ni temporelles.
Ce rapport au bénévolat nous interroge : en quoi et pour qui est-il indispensable de rendre visible un espace de travail libre de toutes contraintes ? Serait-ce pour l’inscrire dans une logique visant à l’encadrer comme un travail salarié ? Pourquoi vouloir rendre visible une activité qui ne rentre pas d’emblée dans une logique managériale ?


Amsellem Norbert | Atelier 5, Session B

L’effacement des frontières entre travail et activités hors-travail
Le travail et les activités dites « hors-travail » ne semblent plus constituer aujourd’hui, comme ils pouvaient le faire dans la période antérieure (d’essor de la société salariale), deux univers radicalement hétérogènes et séparés l’un de l’autre de manière étanche. Au contraire, un certain nombre d’indices convergent à l’heure actuelle, qui dessinent d’étranges ressemblances, voire d’inquiétants débordements, entre la sphère professionnelle et la sphère « privée » - jusqu’à semer parfois la confusion dans l’identification de ce que nous faisons au quotidien (comme l’observait déjà Arlie Hochschild à la fin des années 1990 aux USA) et rendre ainsi plus ardue la « conciliation » entre vie professionnelle et vie privée.
On se propose dans cette communication de mettre en perspective les différentes problématisations dont l’articulation mutuelle des temps sociaux fait l’objet (discontinuité, continuité, indépendance, par exemple), en en pointant les inflexions sociales essentielles au cours des 50 dernières années. L’examen de ces différentes élaborations théoriques successives nous conduit exige aussi de confronter les analyses aux diverses données empiriques auxquelles elles s’adossent et qu’elles prétendent éclairer – ou à d’autres, qu’elles négligent davantage.
On fera plus particulièrement porter l’éclairage sur les principales données et les interrogations suscitées par l’articulation des temps sociaux au cours de la dernière décennie, à travers les effets de la réduction du temps de travail, du développement du travail « immatériel », des transformations concomitantes des politiques sociales et familiales et des usages du temps hors-travail et du temps libre. De cette tentative de vue d’ensemble, il ressort que nous vivons un temps où les frontières entre les champs sociaux, primordialement le travail et le temps libre, ont beaucoup perdu de leur netteté. D’où la perplexité dans laquelle nous sommes aujourd’hui pour distinguer le travail et ce qui n’est pas lui, le travail et son autre, ou encore, le travail et ses dehors.


Angel Lara | Atelier 6, Session A

Propiedad intelectual y trabajadores cognitivos : el gadget normativo del gobierno y la explotación del trabajo creativo
La dominación capitalista del trabajo se ha construido clásicamente a partir de la separación entre la condiciones de producción y los trabajadores : los elementos separados resultan unificados a partir del mando de un empresario que vuelve a hacer converger al productor con las condiciones de producción bajo la organización patronal de la misma.
Una parte significativa del trabajo cognitivo, sin embargo, aparece como límite para este modelo. El trabajo creativo implicado en las industrias culturales resulta paradigmático en este sentido : ¿Cómo realizar la separación entre el trabajador y el medio de producción cuando éste está incorporado en el cuerpo del propio trabajador ? ¿Cómo imponer dicha separación cuando la producción pasa por la puesta a trabajar de facultades cognitivas y lingüísticas que no pueden ser escindidas del cuerpo de sus portadores ? ¿Cómo es posible sustraer el objeto de la producción al trabajador cuando dicho objeto está constituido por un hacer subjetivo ? Cuando el medio de producción debe necesariamente ser propiedad de su detentador pero, al mismo tiempo, debe ser separado de él para convertirse en capital, la separación solamente puede producirse de manera formal. El dispositivo fundamental para la resolución artificial del problema es la propiedad intelectual.
A través del análisis concreto del caso de los escritores de ficción televisiva, veremos la centralidad de la propiedad intelectual como gadget del gobierno y de la explotación del trabajo. Situado en los márgenes de los análisis del trabajo, la propiedad intelectual ocupa un lugar prominente en la producción cultural y creativa. Dada la relevancia de las industrias culturales en el conjunto de la economía, 4,5% del PIB europeo y 3,5% en el caso estadounidense, la propiedad intelectual se sitúa en el centro de la acumulación de capital en nuestros días.


Arango Luz Gabriela | Atelier 1, Session A

Visibilisation et invisibilisation du travail de soin de l’apparence : genre, clase et race dans les salons de beauté en Colombie et au Brésil
A partir de la deuxième moitié du XXe siècle, la croissance combinée des emplois qualifiés et semi-qualifiés dans les services modernes (financiers, entretien, tourisme, communications, etc.) et de « l’industrie de la beauté » ont engendré une dynamique vertigineuse de valorisation de l’image personnelle, transformant le soin de l’apparence corporelle en facteur de différenciation, de hiérarchisation et d’exclusion dans le marché du travail, dans l’accès á la consommation et dans la distribution de l’honneur et la dignité sociale.

Par-delà le soin de soi-même, la production, la rénovation et l’entretien d’une apparence adaptée aux exigences du marché, sont le résultat d’un travail qui demeure largement invisible et qui se réalise dans des conditions qui vont du soin familial gratuit dans le cadre domestique jusqu’aux services professionnels -coûteux et spécialisés- offerts par des entreprises modernes, en passant par une large majorité de travaux informels, mal rémunérés, -á domicile ou dans des petits établissements-.

Ayant comme support empirique des recherches réalisées en Colombie et au Brésil, entre 2011 et 2013, la communication discutera sur les dynamiques contradictoires de valorisation, hiérarchisation et dévaluation de ces occupations, suivant deux axes de réflexion :
a. Les effets contradictoires de l’institutionnalisation : on montrera comment la légitimité et le pouvoir croissants de l’industrie internationale de la beauté, ont une incidence sur les possibilités de professionnalisation et de régulation de l’emploi dans ce secteur, avec des effets contradictoires sur leur valorisation selon son articulation avec les inégalités de classe, genre et race.
b. Les relations ambivalentes avec la clientèle : on discutera sur le rôle ambivalent du travail émotionnel et de care dans les dynamiques de valorisation/ dévaluation, -objectives et subjectives- des occupations dans ce secteur, en fonction des conditions de travail, les rapports de genre, classe et race.


Araujo Angela | Atelier 5, Session D

Nouvelle informalité, genre et race au Brésil
L’article propose de mettre en débat ce qu’il y a de nouveau dans l’informalité au Brésil, son hétérogénéité et les relations qu’elle noue avec les activités formelles en utilisant le concept de « nouvelle informalité ». En outre, en utilisant des recherches qualitatives réalisées dans divers secteurs de l’économie et les données statistiques sur le marché du travail dans le Brésil des années 2000, nous entendons montrer que penser l’informalité sous l’angle du genre et de la race est la condition pour comprendre ses différents visages et ses manifestations, la forme dont elle est vécue différemment par les hommes et par les femmes (blanches et noirs) et la façon dont elle renforce et reproduit la concentration des femmes dans les activités les plus précaires, les plus instables et les moins bien rémunérées.
Sur la base de la "Recherche Nationale par Sondage sur les Ménages" (PNAD) l’article analyse aussi l’évolution du travail informel au Brésil, 2001-2011. Des questions comme « où sont les travailleurs informels", "qui ils/elles sont", "quel est leur salaire", ont guidées l’étude et la comparaison entre les secteurs formel et informel, mettant l’accent sur l’inégalité de genre et la discrimination racial. L’hétérogénéité qui marque le travail informel est visible dans les différents secteurs économiques, dans les différentes positions dans l’occupation, dans les inégalités des chances pour les femmes et les noirs au marché du travail. Bien que le travail informel au Brésil a diminué au cours de la décennie, la faible croissance observée est due à l’entrée des femmes, et en particulier des femmes noirs.


Arruda Carmen Lucia | Atelier 1, Session D

Arts et travail enseignant : contraditions dans les relations de travail des artistes dans l’université brésilienne
Ce travail a le but d’analyser les relations de travail vécues par les professeurs-chercheurs de l’Institut des Arts de l’Unicamp. La définition du lieu où la recherche a été développée se fait, donc, nécessaire : l’Unicamp a été créée dans les années 1960, dans la ville de Campinas – pôle industriel de la province de l´État de São Paulo –, dans le but de correspondre au projet de développement national de cette époque-là, répondant aux besoins de formation de main-d´oeuvre pour l´industrie régionale. Dans les années 1990, l´administration de l´université publique au Brésil a subi une forte influence d’organismes multilatéraux tels que le Fonds Monétaire International et la Banque Mondiale, qui prêchaient la diminution du financement de l´État pour l’éducation supérieure et l’établissement de mécanismes pour l´évaluation de la performance et de la productivité du corps enseignant. Sur la base de ces hypothèses, l’Unicamp a créé, en 1990, ce qui a été appelé de Projet Qualité, dont le principal but était d’atteindre l’excellence académique, représentée par les chiffres de sa production. Une des exigences était que tous les professeurs aient le titre de docteurs, ce qui a entraîné des conséquences importantes pour ceux qui n´avaient pas ce type de formation, spécialement pour les professeurs de l’Institut des Arts. Pour cette raison, ils sont recrutés sous deux formes différentes de contrats, ayant chacun des droits distincts : la carrière d’Enseignement Artistique – créée après le Projet Qualité, en 1993, spécialement pour insérer, dans le cadre du corps enseignant de l´université, des professionnels en arts de notoire renommée pour leur savoir et leur production artistique – ; et la carrière d’Enseignement Supérieur – commune à tous les membres du corps enseignant de l´Université, et qui exige la formation scientifique académique dans le domaine, au minimum le titre de docteur. L’enseignement universitaire représente actuellement une possibilité de rémunération pour l’artiste, souvent soumis à des formes éphémères et instables de travail, conduisant à une tendance croissante dans la formation de ce professionnel au niveau supérieur – premier, deuxième et troisième cycles – dans le domaine artistique. La formation et le travail institutionnalisés révèlent aujourd’hui des problèmes et des tensions inexistants auparavant dans le domaine, ce qui indique que l’université ne dispose pas encore de mécanismes efficaces pour la reconnaissance de la production artistique en tant que production académique. Ainsi, dans un contexte où le travail est de plus en plus intense et soumis à des formes d’évaluation individualisées, sont discutés les conflits qui touchent la vie de ces enseignants-chercheurs-artistes et leur relation avec l’institution universitaire publique. On mettra l’accent sur l’influence de la restructuration du service public dans le travail de ces enseignants, puisque l’université augmente ses exigences les concernant et désire conjuguer, chez le même professionnel, l’artiste ayant une oeuvre reconnue et l’académicien ayant une formation scientifique dans le domaine, bien qu’il n’y ait pas encore de mécanismes pour reconnaître cette forme de production. Des témoignages oraux et des entretiens permettent de reconstituer les parcours de ces enseignants, tout en ayant comme fondement une recherche documentaire pour faire la reconstitution de l’histoire de l’ Institut des Arts et même de l’Unicamp.


Aunis Emilie | Atelier 10, Session C

Quand l’improbable se produit. Configurations singulières et ressources spécifiques au principe de mobilisations ouvrières
Le collectif ouvrier d’aujourd’hui, sans pour autant référer à une image mythifiée, a connu des transformations profondes. Il semble à la fois altéré dans le travail par les mutations du monde organisationnel mais aussi dans le hors travail par l’affaiblissement des sociabilités. C’est sur cette assise associée à l’instabilité du marché du travail que prend appui la crise du syndicalisme. Discrimination syndicale, conflits intersyndicaux, inadéquation entre aspirations ouvrières et revendications syndicales, distance entre syndicalistes et ouvriers alimentent cette fracture du monde ouvrier et freinent tout à la fois l’adhésion syndicale et les résistances collectives.

L’analyse porte sur quatre usines du bassin d’emploi poitevin, territoire très faiblement industrialisé. Une série d’éléments externes et internes aux usines font obstacle à la constitution d’un groupe ouvrier solidaire et mobilisé. La fragmentation du groupe ouvrier, l’influence des politiques managériales et/ou paternalistes de même que la progressive désaffection des organisations syndicales sont autant de conditions venant freiner le collectif ouvrier et les résistances possibles. A ces facteurs généraux qui touchent l’ensemble du monde usinier se superposent les spécificités locales et l’absence de tradition ouvrière du territoire se révèle peu propice à l’émergence de résistances collectives d’ampleur.

Alors que tous ces éléments sont de facto réunis pour entraver partiellement ou totalement les potentialités contestataires ouvrières, comment expliquer pourtant que différentes mobilisations voient le jour ? Faut-il alors s’en tenir au constat initial de la fragmentation d’un collectif ouvrier inexistant et soumis à l’ensemble des logiques inhérentes aux usines mais aussi structurelles, à l’échelle du marché du travail ? Cette communication se propose d’étudier les conditions propices aux actions collectives locales inattendues, telles que l’identification d’un adversaire et d’une cause, de même que les configurations spécifiques de chaque usine favorisant l’émergence de contestations. Tout se passe comme si les transformations du marché de l’emploi, qui la majeure partie du temps essoufflent voire enrayent les tentations contestataires viennent parfois former le socle même des mobilisations. Ainsi, le contexte économique – couplé au contexte territorial – participant d’ordinaire à l’affaiblissement des solidarités dans le travail, peut faire naître ou révéler des solidarités latentes.


Azais Christian | Atelier 5, Session D

Le brouillage des frontières de la société salariale : une lecture des transformations du travail dans un globalising monde
La crise du travail est analysée à travers deux processus, l’uniformisation et la différenciation, caractéristiques d’une globalisation dynamique (globalising). Elle se manifeste par le brouillage des frontières du salariat, au Nord et au Sud, phénomène que traduit le concept d’hybridation, reflet de l’enchevêtrement des formes de mise au travail et de contrats de travail et ce, parfois, pour un même individu. La flexibilisation et la précarisation des travailleurs concerne l’ensemble des travailleurs du Sud, travailleurs qualifiés ou pas. Ce mouvement général s’accompagne de l’émergence d’une zone grise du salariat, zone interstitielle qui rend caduques les dichotomies travail formel/travail informel ; travail/hors-travail ; qualification/protection sociale, sonnant comme une invitation à s’interroger sur la pertinence des catégories. Cette évolution est caractéristique d’un globalising world.
Aujourd’hui, les garanties assorties à l’exercice d’une profession, les droits sociaux, la protection sociale se trouvent affectés et demandent un autre type d’analyse du travail et du salariat, car la forme ethnocentrique provenant des pays développés est devenue inadéquate. Peut-être plus que jamais est-il devenu difficile de distinguer les contours du salariat et de délimiter les situations de dépendance de celles d’autonomie au travail, signe que les frontières du salariat ont tendance à s’élargir et à se décloisonner. Un vaste chantier s’ouvre. Autant de questions que cette communication abordera pour arriver à la conclusion que la crise dont souffre le travail n’est pas passagère ; elle est durable et son issue est incertaine. Pour ce faire je m’appuierai sur des travaux menés en Amérique latine (Azaïs et al., 2012, entre autres) qui contestent le bien-fondé de la partition « formel-informel ».


Azcue Mathieu | Atelier 10, Session C

Les Invisibles. Retour sur le mouvement de grève des sages-femmes de l’automne 2013
Cette communication s’inscrit dans l’axe 1, elle est relative au mouvement de grève des sages-femmes de l’automne 2013. En effet, le mot d’ordre repris dans l’ensemble des tracts était « les invisibles », mot d’ordre décliné dans le dress code de la manifestation du 7 novembre qui rassembla un quart de la population de sages-femmes. Il leur était demandé de s’habiller en noir avec une blouse blanche, symbole de l’activité médicale, et de porter un masque blanc de théâtre.

Nous nous interrogeons sur la place des rapports sociaux de sexe dans l’émergence d’une conscience collective qui est à l’origine de ce mouvement. Nous nous situons dans une perspective de genre et plus spécifiquement autour de l’articulation entre travail productif et reproductif.

D’un point de vue théorique, notre contribution s’inscrit dans une perspective intégrant à la fois les notions d’unité structurelle de la sphère reproductive et de la sphère productive (Kergoat, 1984) et d’extension des rapports sociaux de sexe de l’une vers l’autre (Fougeyrollas-Schwebel, 1984). Il s’agit d’une approche intersectionnelle. Nous nous appuyons sur notre terrain de thèse et sur des observations participantes lors de ces manifestations.

Nous apporterons des éléments de réponse à ce questionnement de deux façons complémentaires. D’une part, nous illustrerons l’incohérence entre la définition législative de l’activité de sage-femme et l’activité réelle. D’autre part, nus expliciterons comment ce mouvement collectif s’est construit et comment le système de genre est à l’origine d’une prise de conscience de ce décalage entre la loi et les faits. Dans quelle mesure l’invisibilisation n’est-elle pas une conséquence logique de la naturalisation des activités de care, héritage posthume des matrones d’antan ?


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vendredi 27 juin 2014

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