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lundi 10 février 2014
par  Fleuriel Sébastien
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Wagner | Wels | Yerochewski | Yomb | Zannad | Zarrouk | Ziati


Wagner Claude | Atelier 2, Session A

Assiste-t-on à la dévalorisation du métier d’enseignant du secondaire ?
Est-ce que le temps des incertitudes (Castel, 2009) a gagné la fonction publique et les enseignants en particulier ? Au travers du discours syndical nous pouvons l’affirmer dans une certaine mesure. Si la mission de service public d’enseignement est une priorité affichée par le présent gouvernement, il semble que la fonction enseignante soit fragilisée dans ses fondements. En effet, en consultant les sites Internet des principaux syndicats enseignants ainsi que leurs bulletins et leurs périodiques respectifs, il nous apparaît un double discours. Un discours "offensif" plutôt nouveau sur la prise en compte du métier d’enseignant qui change, avec une façon de rendre attentif les enseignants sur un métier en plein bouleversement. A l’ère du numérique, face à un public d’élèves de moins en moins "accessibles", les syndicats (notamment le SNES*) proposent une "refondation" complète du métier et une "mise à plat" de la mission, avec à la clé une nouvelle reconnaissance de la fonction enseignante. Ce type de discours tranche avec un discours plus "défensif" et plus habituel, sur la défense du statut de l’enseignant et des droits qui y sont attachés. Si le statut de l’enseignant-fonctionnaire est un statut "protégé", il n’en demeure pas moins que le contenu du discours syndical (notamment le SNLC** et le SGEN***) insiste à chaque début de rentrée scolaire sur la vigilance que doivent observer les "collègues" sur leurs "obligations de services qui sont toujours régies par le statut". Les syndicats insistent pour que les collègues "n’acceptent pas de charges nouvelles en dehors de ce qui est prévu par le statut". Il y aurait toujours un risque pour qu’un proviseur d’un établissement "exige plus d’un enseignant" sans qu’il y ait une contrepartie (rémunérée par exemple). De plus, ce discours défensif porte aussi sur la dénonciation de l’allongement progressif de l’âge de départ en retraite (jugé inconcevable pour le SNES) et il insiste également sur un pouvoir d’achat qui ne cesse de décliner depuis quelques années (SGEN). Ce double discours est plutôt courant dans le monde syndical, mais il prend des proportions nouvelles dans un climat où prédomine une forme de résignation (le mouvement social enseignant perd de son impact) alors que les enjeux autour des missions de l’enseignant n’ont jamais été aussi grands.


Wels Jacques | Atelier 7, Session A

Argument à la base du développement des prépensions en Belgique ou des préretraites en France (Léonard, Martinez, & Wels, 2013), le « partage de l’emploi disponible » a longtemps justifié le départ anticipé des travailleurs âgés par l’entrée à l’emploi des cohortes les plus jeunes. Confrontés à une crise de l’industrie lourde, puis aux chocs pétroliers et enfin à un chômage important des jeunes générations, les plus âgés ont bénéficié alors de dispositifs nombreux destinés à laisser la « place aux jeunes ». Mais, à la fin des années 1980 et singulièrement dans les années 1990, le partage de l’emploi disponible a été balayé tant et si bien qu’il n’apparaît plus aujourd’hui dans les discours syndicaux. Cette communication revient sur les fondements de cet argument ainsi que sur les critiques qui lui ont été attribuées.

Nous esquisserons, dans un premier temps, une brève perspective historique (1960-2010) en mettant l’accent sur la façon dont un argument majeur est progressivement devenu invisible pour les décideurs politiques et dans la concertation sociale. Le niveau européen, qui s’est récemment prononcé à ce sujet, ne sera pas oublié. Il apparaîtra ainsi que nous serions passé d’un principe d’exclusion (corolaire au remplacement des vieilles générations) à un principe de cohabitation (lié à la coprésence des différentes générations sur le marché de l’emploi).

Dans un second temps, nous nous concentrerons sur la critique économique qui a été portée à cet argument sous la dénomination de « Lump of Labour Fallacy », traduisible en français par « illusion d’une masse fixe de travail ». Si cette critique semble faire consensus parmi les économistes (Jousten & Lefèbvre, 2010), il n’en a pas toujours été ainsi (Walker, 2000, 2007) et l’illusion d’une masse fixe de travail demeure une question ouverte.

Enfin, dans un troisième temps, nous élaborerons un Indice Composite de Rapport d’Âge destiné à saisir, dans une perspective diachronique (2003-2011), les évolutions de la répartition des âges à l’emploi. Les données, exclusivement belges, permettront un niveau de raffinement suffisamment élevé que pour comparer les différentes Commissions Paritaires (CP) entre elles. En neutralisant les effets de sexe et de Région, nous verrons que le partage de l’emploi disponible continue d’opérer dans un certain nombre de CP tandis que les résultats doivent être nuancés dans les autres.


Yerochewski Carole | Atelier 11, Session C

Les revendications de la marge, support d’une représentation unifiée des travailleurs ?
Cette communication vise à présenter en quoi les rapports au travail de celles et ceux considérés comme des “rejetés de la modernisation” peuvent modifier les conditions d’une représentation collective des travailleurs. L’étude de cas s’est déroulée dans l’économie solidaire brésilienne, qui mobilise les travailleurs informels, pauvres, etc., via notamment la création de coopératives et groupes informels autogérés, et via le Forum brésilien de l’économie solidaire, où ces travailleurs habituellement aux marges peuvent participer directement pour représenter leur groupe solidaire. On y retrouve aussi différentes associations de la société civile, dont la principale centrale syndicale (CUT).

L’examen des diverses controverses identitaires au sein du mouvement ainsi que des pratiques autogestionnaires qui leur correspondent montre qu’une partie des travailleurs ont une conception potentiellement subversive de ce qui constitue le hors travail et, ce faisant, du rapport au travail, quand ils et elles peuvent participer aux choix de production et d’organisation du travail.

Tout en restituant une légitimité / centralité aux besoins et aspirations des communautés dont ils et elles se revendiquent, leurs pratiques sont porteuses de revendications citoyennes (sur le contrôle collectif de la production, sur la recherche de rapports sociaux égalitaires), dans lesquelles l’ensemble des travailleurs – formels et informels – sont plus susceptibles de se retrouver que dans la défense des droits institués (sur la durée du travail, les salaires, etc.), qui suscitent des contradictions d’intérêts selon les statuts sur le marché du travail. Cependant, une partie des syndicats de la CUT continue de faire de la défense de ces droits le cœur d’un projet de société. Mais celui-ci reste structuré par le paradigme de la société salariale fordiste et son rapport hétéronome au travail ; l’économie solidaire n’y sert qu’à inclure la marge dans un marché compétitif.


Teffe Robert, Yomb Jacques | Atelier 5, Session A

Le marché de la transformation du rotin a Douala au Cameroun, entre informalité et formalisation
Cette recherche a pour objectif majeur d’analyser le marché urbain de la transformation du rotin. Elle s’attelle à mettre en exergue les modalités de construction sociale de ce marché en isolant son historique, son organisation, les réseaux d’acteurs, le processus de construction des identités et les perspectives de formalisation. La problématique majeure repose sur la question suivante : comment à travers les pratiques dispersées des acteurs opérant dans le marché informel de transformation du rotin naissent de manière tacite des nouvelles identités de métier alors que l’appareil des normes institutionnelles demeure tacite voire inopérant dans certains secteurs d’activités ? La méthodologie repose sur une logique inductive issue des biographies et des trajectoires de vie des travailleurs du rotin. La méthode compréhensive est retenue et traite les données qualitatives concentrées dans les entretiens réalisés auprès des travailleurs du rotin dans un cadre théorique qui privilégie le constructivisme social et l’ethnométhodologie. Les résultats montrent que : a) l’activité de transformation du rotin a connu une impulsion avec la crise économique qui a frappé le Cameroun dans les années 1980. Ce marché se construit autour des chaînes de réseaux interdépendants basées sur une division de travail entre des fournisseurs, des transformateurs et des distributeurs. b) Ce marché qui se greffe autour de l’offre et de la demande est socialement encastré. C’est un véritable marché de travail qui fonctionne comme un système d’échange local, une agence d’emploi servant de soupape d’échappement et de sécurité aux pouvoirs publics locaux. c) Ce système d’échange local laisse entrevoir dans la dynamique des acteurs des échanges sociaux diversifiés qui s’expriment dans des chaînes de sociabilité, de solidarité, des dispositifs de confiance, de calcul, d’utilité économique susceptibles d’impulser le développement local. La conclusion montre que dans des conditions sociales jamais définitives, mais toujours en construction, le marché de transformation du rotin est porteur de dynamiques sociales et des logiques de recompositions économiques favorables à la naissance de nouveaux métiers structurants et structurés par la formalisation.


Guérin Francis, Le Goff Jean-Louis, Zannad Hédia | Atelier 3, Session C

La professionnalisation dans l’enseignement supérieur : quand l’essentiel se passe dans les marges
Financée par l’APEC, la recherche compare la manière dont une école de gestion, une école d’ingénieurs et un master professionnel universitaire (sociologie du travail) « fabriquent » des futurs cadres. Là où l’on pourrait attendre des responsables comme des étudiants interrogés dans les trois institutions -50 entretiens au total ont été réalisés- une valorisation de la fonction de transmission de compétences techniques professionnelles, on constate qu’ils ne considèrent pas le contenu de la formation comme central dans le cursus, et qu’ils l’envisagent comme un repoussoir trop théorique et/ou y voient une promesse non tenue.
En réalité, ce qui est considéré comme le plus utile et le plus différenciant en vue d’une insertion future, se passe « en marge » des enseignements formels -stages, projets, interventions de professionnels, visites d’entreprise. Cette éducation non formelle, voire informelle, se fait à la périphérie des institutions de formation d’une part parce qu’elle est réalisée hors de leur contrôle (les responsables en ignorent le contenu, les modalités et les processus, mais la valorisent et la sacralisent sans la questionner), voire hors de leurs murs, d’autre part parce qu’elle renforce la partition des rôles : l’enseignement disciplinaire peut d’autant plus se déployer et rester clos sur lui-même que la « professionnalisation » est prise en charge dans et par les entreprises.
En retour, cette partition unanimement acceptée par l’ensemble des acteurs met les institutions de formation en marge de l’univers des entreprises, libre de définir les normes de la « socialisation institutionnelle » (au sens d’acquisition d’un « habitus » propre à chaque institution) qui, selon nos interlocuteurs, compte davantage que les savoirs dispensés dans la salle de classe. Leur véritable fonction ne consiste plus (principalement) à générer des savoirs dont elles ont le contrôle, mais à laisser acquérir par les étudiants des comportements et langages adaptés dont elles ne peuvent décider de la valeur effective et qui sont « produits » hors de leur portée.
Le fait que « l’essentiel » de cette socialisation institutionnelle se passe en périphérie des structures éducatives est le symptôme de leur propre mise en marge vis-à-vis d’entreprises qui, sous couvert de professionnalisation, leur imposent un langage ou les mettent en position de sujétion.


Zarrouk Khaled | Atelier 5, Session D

Les processus normatifs face au développement de l’informel avant et après la révolution : cas des banques
Cette communication s’inspire des travaux d’une thèse de doctorat en sociologie sur le thème de la transmission intergénérationnelle des connaissances tacites clés dans le cadre d’une ébauche de comparaison des banques tunisiennes avec les banques allemandes.
En effet, je parviens à démontrer dans cette dernière et à l’aide d’une démarche qualitative qui se base sur une observation directe et participante in situ, notamment sur la base d’un guide d’entretien. administré à une population bancaire composée de jeunes et de senior les mécanismes et déterminant de cette transmission et les interactions entre les deux catégories (jeunes et seniors) ainsi que le jeu d’acteurs.
Il apparait ainsi que seule la transmission des connaissances codifiées ou explicites sont transmises mais pour ce qui est des connaissances tacites clés l’entreprise est beaucoup plus complexe car il existe de zones d’incertitudes où les cadres peuvent avoir toute latitude dans le fait de transmettre ou non leur connaissances aux autres générations, nouvelles recrues de la banque.
C’est cette réappropriation par les cadres d’un certain pouvoir tel que décrit par Weber en terme de domination dans un contexte très rigide et bureaucratique où les processus normatifs sont parmi les plus connus et les mieux organisés, la banque étant souvent citée comme référence en matière d’organisation, que j’entreprends de démontrer l’importance insoupçonnée de l’informel. Tout ce travail sera démontré dans une optique comparative déterminée dans le temps, soit avant et après la révolution.


Assia Ziati, Ruffier Clément | Atelier 10, Session A

Enjeux et difficultés d’une action sur les conditions de travail des salariés de sous-traitant
On assiste depuis les années 1970 et 1980 à un fort développement du recours à la sous-traitance. Or, cette forme d’organisation de la production n’est pas neutre du point de vue des conditions de travail. De nombreuses recherches ont ainsi mis en avant les risques liés à la sous-traitance : risques professionnels accentués , intensification du travail , fragilisation des collectifs ou encore précarisation socio-économique . La sous-traitance, comme les « formes d’emploi atypiques », instaure une relation d’emploi triangulaire qui vient renforcer la tension entre les salariés du « centre » et ceux de la « périphérie » .
Les modalités de régulation actuelles des conditions de travail, que ce soit le droit du travail ou les relations professionnelles, sont peu adaptées à ces relations triangulaires. Il est ainsi particulièrement difficile de recréer une mobilisation collective en raison de la « dissémination de la conflictualité » qui les caractérise et on connaît la difficulté des organisations syndicales à s’en saisir.
La communication s’appuiera sur une recherche action centrée sur ces enjeux dans un centre d’appel. Le but de cette démarche était d’améliorer les conditions de travail des télé-conseillers et de leur encadrement qui subissent un phénomène de « délégation du travail d’organisation » au sein de cette entreprise mais également entre celle-ci et son donneur d’ordre.
Le but de la recherche action était de créer un processus de « régulation conjointe » entre le donneur d’ordre, la direction du centre d’appel, ses salariés et leurs représentants pour traiter de ces questions de conditions de travail. La communication insistera sur l’intérêt de cette démarche mais également sur ces limites, principalement liées au refus des acteurs de mettre en discussion les « indicateurs prégnants » définis dans le contrat alors même qu’ils contraignent le fonctionnement de l’ensemble de l’organisation.


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vendredi 27 juin 2014

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