G - H - I

lundi 10 février 2014
par  Fleuriel Sébastien
popularité : 94%

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Galan | Gallot | Garabige | Garcia-Bardidia | Garcia Calavia | Gay | Gentile | Georges | Gérome | Ghis-Malfilatre | Giordano | Giuriati | Glaymann | Glinne | Goasdoué | Godin | Gonzalez | Gontier | Gressel | Gros | Guérin | Guillaume | Hocquelet | Hosking | Hot | Hounsou | Ibañez | Ihaddadene| Insarauto


Galan Aurora, Diaz José, Agullo Itziar | Atelier 1, Session D

Conditions de vie et de travail dans les carrières des jeunes de l’université publique espagnole
Grâce à ce papier nous avons l’intention de montrer les difficultés que doivent vivre les jeunes qui guident sa carrière vers la recherche et l’enseignement universitaire. Dans cette étude nos avons analysé les efforts réalisés par ces chercheurs, doctorants et jeunes docteurs, malgré profitant peu de crédit aux travaux de recherche, en particulier dans les domaines liés aux sciences sociales et / ou humaines.
La difficulté d’obtenir des subventions ou d’autres financements ainsi que la recherche, l’accréditation, la stabilisation et la promotion de l’emploi, les procédures bureaucratiques pour les organismes d’évaluation soit adoptée, et ils sont de longue facilite expulsion d’un grand contingent hautement qualifiés.
Sur le thème de la recherche nous abordons, aussi, la question de l’éducation. Les nouvelles conditions de travail, découlant de nouvelles formes de la direction, comportent, d’abord, une évidence arbitraire par les Agences de Notation et d’autre part, une nette détérioration des conditions de travail du personnel jeune au collège, parce que le manque des places dans les universités génère l’insécurité, produire de plus en plus une « diaspora qualifiée ».
Le résultat de ce scénario est de négliger ce domaine, afin d’acquérir de l’expérience à l’extérieur du milieu universitaire et si quoi que ce soit, un retour ci-dessous. Ceci, aujourd’hui, est très compliquée en raison de l’escalade des coupes dans les universités publiques.
Pour mener à bien cette recherche a fait une analyse approfondie de la littérature, les techniques de recherche quantitatives et sociaux (entretiens semi-structurés avec les différents groupes de travailleurs à l’Universidad Complutense de Madrid et d’autres centres) qualitative.
Les résultats brossent un sombre tableau où l’invisible est de plus en plus évident et le respect, comment pourrait-il en être autrement, un groupe de professionnels de haute qualification (axe I).


Gallot Fanny, Gay Vincent | Atelier 1, Session B

Ouvrières et OS immigrés, des travailleur-se-s sans qualités ? Compétences, incompétences et luttes pour la dignité des années 1968 aux années 1980
En 1971, le rapport d’un groupe d’étude patronal intitulé Le problème des OS, rend compte de la situation des femmes en soulignant leur « l’adaptation naturelle […] à des tâches répétitives et simples ». Le même rapport insiste sur les difficultés posées par le recours à la main d’œuvre étrangère, définie essentiellement comme frustre et incapable de s’adapter aux transformations du travail ; l’élargissement et l’enrichissement des tâches semble, aux yeux du patronat, impossible à réaliser concernant les travailleurs immigrés.
Les dominations de classe et de genre d’une part, de classe et de race d’autre part, s’appuient donc sur une naturalisation des compétences censée justifier leur place d’OS dans l’organisation de la production. Pour autant, les deux catégories – femmes OS et OS immigrés – sont également mises en concurrence dans la mesure où certaines « qualités naturelles » féminines peuvent pallier les « faiblesses naturelles » des immigrés.
Souvent, les luttes des femmes comme celles des OS immigrés mettent en avant la revendication de la dignité, particulièrement au début des années 1980. Derrière ce terme se lit une forte exigence de reconnaissance des qualités de travailleur-se-s, le refus de l’arbitraire qui régente les carrières d’OS, et la volonté de ne pas être OS à vie. Ainsi, la naturalisation se trouve mise en cause par les OS.
Notre communication aura à cœur de montrer comment se construisent des discours et des dispositifs organisant la subordination des groupes « ouvrières » et « OS immigrés » dans les décennies 1970 et 1980, puisant sur différentes formes de naturalisation ou de non-reconnaissance des qualités. Il s’agit alors de mettre en lumière les points communs et les différences dans la façon dont est mise en œuvre la domination au travail de ces deux groupes. Nous nous appuierons pour ce faire sur des archives syndicales, d’organismes patronaux, ainsi que sur des entretiens menés avec des ouvrières, des travailleurs immigrés et des syndicalistes.


Garabige Alexandra, Trabut Loïc | Atelier 6, Session A

Les associations de l’aide à domicile face à la rationalisation budgétaire : comment agir pour préserver la qualité de l’emploi ?
Cette communication a pour objet l’analyse des conditions d’emploi et de travail dans un secteur situé au cœur d’un paradoxe : l’aide à domicile, plus spécifiquement dans les structures associatives. Alors même que ce secteur est présenté comme répondant à un enjeu politique majeur – fournir des services de qualité et faire face à des besoins croissants – les associations sont confrontées depuis plusieurs années à une contraction des financements publics et une demande de rationalisation de leur organisation. Quels sont les effets de ces injonctions des pouvoirs publics sur la qualité de l’emploi (conditions d’emploi, de travail...) dans ces structures dont l’activité est majoritairement dépendante des financements publics ? En particulier dans quelle mesure direction et représentants des salariés s’adaptent-ils pour maintenir une activité de qualité auprès des personnes dépendantes tout en évitant une dégradation de leurs conditions d’emploi et de travail ?
A partir de l’étude des formes de mobilisation et des stratégies d’adaptation de ces acteurs (dans leur activité concrète mais aussi face aux pouvoirs publics), nous mettrons en évidence les tensions et la difficulté pour concilier ces deux enjeux (qualité de l’emploi/du service), autour d’une réflexion sur leur capacité d’action et les niveaux d’intervention pour influer sur le centre de décision politique. Si les acteurs politiques jouent sur des dimensions qu’ils considèrent aux marges dans la rationalisation des dépenses, ces éléments émergent de manière centrale dans le travail des salariés.
Cette communication prend appui sur une enquête de terrain en cours menée dans une dizaine de structures associatives dans deux départements français. L’enquête est composée d’entretiens avec la direction et les représentants du personnel et d’une analyse documentaire (compte, bilans sociaux) permettant de mesurer l’impact des transformations dans les modes de financements sur l’emploi et les conditions de travail dans ce secteur.


Balzani Bernard, Creusat Eric, Garcia-Bardidia Renaud | Atelier 2, Session C

Entre désir et déni de reconnaissance de la fonction de responsable de SIAE
Notre hypothèse est que le désir de reconnaissance se comprend comme une manifestation des tensions identitaires vécues au sein du groupe dans sa relation à Autrui, engendrées par les reconfigurations des politiques publiques, traduisant un changement paradigmatique de la « société » et de « l’individu ». De même, il exprime l’impossible transgression des cadres culturels et psychosociaux construisant l’identité héritée du « travailleur social », par ces professionnels. L’analyse des discours vise à caractériser les processus sociaux permettant d’expliquer la situation des individus, les caractéristiques structurelles de ces situations et les logiques d’action ou encore identifier les déterminants sociétaux à l’œuvre dans les pratiques individuelles des permanents des SIAE. Etre reconnu comme responsable d’une SIAE n’est pas réductible à la maîtrise de gestes et comportements professionnels liée à l’activité de permanent (responsable ou pas) mais renvoie pareillement à une accréditation d’une qualité normative délivrée par Autrui et à une exigence de justice. Toutefois, cette explication n’épuise pas la question. En effet, ce désir de reconnaissance vise à acquérir un statut social permettant une participation jugée « juste » à la vie sociale. Cette recherche permet de vérifier sur le terrain qu’il est essentiellement une attente d’un acte de confirmation intersubjective par Autrui, des capacités et qualités « morales » que se prêtent les individus ou groupes.
Elle a permis aussi de saisir le sens du déni en en analysant les processus de formation : avec les pouvoirs publics et partenaires locaux, le mépris comme évitement de toutes formes et source de conflictualité interdisant la possibilité d’une lutte pour la reconnaissance, l’ignorance « politique » de l’activité enfin ; la structuration des modalités de concertation et le jeu des réseaux d’élus locaux excluant les professionnels de l’IAE (logiques de clôture) ; et, au sein même du groupe « responsables de SIAE », la dépendance au sentier expliquant le maintien de formes opératoires au détriment de nouvelles plus efficientes et l’absence d’une communauté du fait de l’émiettement du champ entre réseaux non coopératifs et de l’insuffisante construction du « Métier de l’IAE », véritable professionnalisation du secteur. Ces facteurs s’interpénètrent en un enchevêtrement de causes et d’effets. En conclusion, pourra être explorée les pistes pour la reconnaissance.
La communication s’appuie sur une étude qualitative conduite sur un territoire, le département des Vosges, auprès de responsables de SIAE. Elle a pour objectif d’appréhender la nature et les processus de construction du problème.


Garcia Calavia, Miguel Angel | Atelier 1, Session D

La périphérie de l’emploi le professorat universitaire dans une perspective comparée
L’objet de cette communication est les marchés du travail universitaire qui expérimentent des changements importants depuis plus d’une décennie. L’un des objectifs principaux est d’examiner l’évolution récente des marchés secondaires du travail universitaire en Espagne et d’observer sa relation avec celle-là des marchés primaires. L’autre des objectifs est de comparer son évolution à celle-là des marchés respectifs d’autres pays européens, comme la France, et d’établir des tendances sur sa configuration.
L’examen est réalisé dans le contexte de la théorie de la segmentation. Dans quelques recherches effectuées dans ce contexte, il est soutenu d’un côté, que les marchés secondaires du travail universitaire prolifèrent avec des caractéristiques assez semblables dans des pays distincts. D’un autre côté, que les marchés primaires de travail universitaire se restreignent à la fois qui sont configurés de différente forme de quelques pays aux autres.
L’information provient des sources statistiques des ministères de l’éducation et / ou universités. Au préalable, on révise quelques aspects qui constituent les marchés de travail universitaire : les relations d’emploi ou les manières d’assignation des personnes aux postes de travail.


Gentile Natacha, Alegre Patricia | Atelier 7, Session D

Integración laboral y educativa de los jóvenes argentinos versus les adultos pertenecientes a diferentes estratos de ingresos bajo dos patrones de crecimiento económico

La literatura describe que los jóvenes [más que los adultos] fueron uno de los grupos sociales más influidos por las transformaciones políticas, económicas, sociales y culturales de los últimos tiempos y su identidad se fue forjando en el marco del capitalismo [neoliberal], crecientemente desigual y excluyente. Asociado a esto, destacamos que la Argentina registra en los últimos años [en particular a partir del año 2002] una mejora en los indicadores económicos-sociales asociada al paso de un patrón de crecimiento económico vinculado con la revalorización financiera y la aplicación de políticas neoliberales en los años noventa a otro esquema macroeconómico en la última década orientado a la producción y la inclusión social. Bajo este contexto, entendemos que las mejoras en la situación económica-social a nivel agregado no logran impactar de igual manera en la inserción laboral y educativa de los jóvenes versus los adultos y menos aún si éstos [jóvenes y adultos] forman parte de grupos sociales atravesados por diferentes grados de desigualdad económico-social y/o estratos de ingreso. De esta forma, el trabajo busca caracterizar la integración al mercado laboral y al sistema educativo de los jóvenes argentinos pertenecientes a diferentes estratos de ingresos versus los adultos de esos mismos estratos durante el periodo 1995-2013. Para cumplir con este objetivo se propone utilizar información proveniente de la Encuesta Permanente de Hogares elaborada por el Instituto de Estadísticas y Censos a nivel país. A través de esta ponencia buscamos evidenciar que el crecimiento económico y la mejora de indicadores sociales en nuestro país no alcanza a impactar de igual manera en los jóvenes que en los adultos y mucho menos si éstos son parte de sectores de ingresos bajos lo que supone un esfuerzo adicional al diseñar políticas de inclusión social juvenil dada la necesidad de atender no solo cuestiones etarias sino también cuestiones vinculadas con la desigualdad de origen.


Georges Isabel | Atelier 5, Session D

La place de l’informalité et les modalités de l’action publique. Le travail du care au Brésil
Dans la tradition des travaux sur des pays en développement, appelés à l’époque pays du « Tiers monde », et plus récemment pays « du Sud », qui depuis fort longtemps remettent en question pour des raisons heuristiques non seulement une perspective duale sur le marché du travail (à partir des polarisations entre moderne/archaïque, formel/informel, légal/illégal, etc.) mais aussi l’analyse étanche entre d’un côté les pays développés, et de l’autre les pays considérés sous-développés, du Nord et du Sud, (Lautier, 1994 ; Lautier, Marques Pereira, 2004 ; Morice, 2010), nous proposons dans cette communication une réflexion sur les transformations de la place de l’informalité et les modalités de l’action publique. En effet, pour reprendre la question posée par Bruno Lautier, qui a inspirée depuis plus d’un auteur (Fontaine, Weber, 2012) : « À qui profitent les règles ? », nous suggérons une actualisation, et un élargissement de cette problématique à partir du cas brésilien. Dans le contexte actuel de la mondialisation des relations de production et des échanges, de la généralisation du « nouvel esprit du capitalisme » (Boltanski et Chiapello, 1999) et de l’idéologie de l’entreprenariat de soi-même (Donzelot, 1984 ; Machado da Silva, 1997), que peut nous apprendre l’analyse des modalités de l’action publique dans un pays toujours aussi inégalitaire que le Brésil, y compris sur nos propres pays ? A partir de l’étude de trois cas de figure du travail du care (l’emploi domestique, les “entrepreneuses de morale” et différentes catégories d’agents d’exécution de l’État), loin de conclure à une absence ou un retrait de l’État, notre hypothèse est que son action est centrale pour comprendre le brouillage des frontières des territoires du travail, de l’emploi, de l’assistance, du formel et de l’informel, de légal, de l’illégal, etc. L’objectif final de ce papier est d’interroger le sens politique de ces processus de formalisation/informalisation simultanés, au-delà d’une approche normative.


Gérome Clément | Atelier 4, Session A

Rendre « employable » les chômeurs « éloignés de l’emploi »
Le champ de l’Insertion par l’Activité Economique (IAE) regroupe des dispositifs dont l’objet est la mise en situation de travail de chômeurs « en difficulté » afin de favoriser leur accès ultérieur à un emploi. Ces chômeurs, rebaptisés « salariés en insertion » par les gestionnaires des dispositifs de l’IAE, disposent de contrats de travail à temps partiel et à durée déterminée . Cette communication souhaite interroger les discours, les pratiques et les instruments mobilisés par les professionnels du champ de l’IAE (et plus particulièrement ceux des chantiers d’insertion) afin d’« évaluer » les « salariés en insertion » . Il s’agira de voir en quoi l’activité d’évaluation participe à la création d’une nouvelle représentation du chômeur caractérisé par son inadaptation à la fois sociale, professionnelle et psychologique à l’entreprise, et qu’il convient simultanément d’encadrer, d’accompagner et d’évaluer. L’usage par les professionnels d’indicateurs et de critères censés mesurer la « distance à l’emploi » ou la « progression du parcours d’insertion » des chômeurs vise moins leur retour effectif à l’emploi que leur responsabilisation et leur mobilisation dans la résolution de leurs déficiences individuelles. Par ailleurs, ces notions de « distance à l’emploi » ou de « parcours d’insertion » permettent aux professionnels de positionner le champ de l’IAE dans un espace intermédiaire, entre l’emploi de droit commun et l’inactivité, au sein duquel l’utilisation de formes d’emploi marginales (temps de travail hebdomadaire de quelques heures, contrat de travail de très courte durée, etc.) constituerait un « support pédagogique » participant à la résolution des difficultés des chômeurs.
Ainsi, à travers l’analyse des activités menées par les professionnels du champ de l’IAE, cette communication entreprend d’analyser la construction de nouvelles normes, informelles (pratiques d’évaluation) et formelles (formes d’emploi atypique), dans le traitement des individus relégués aux marges du marché de l’emploi.


Ghis-Malfilatre Marie | Atelier 2, Session A

De la mobilité géographique comme outil de management. Le cas des sous-traitants du nucléaire face au « grand déplacement »
L’industrie nucléaire est caractérisée par un très haut degré de technicité et un recours constant aux automatismes, nécessaires au processus de production, mais aussi à la sûreté des installations. Cette complexité technologique et le type d’imagerie sophistiquée qui y est associée tendent à faire écran au travail des hommes tel qu’il se fait réellement. Pourtant, cette industrie ne peut se dispenser du travail humain et le travail ouvrier le plus élémentaire reste indispensable.
Le fonctionnement des centrales est assuré par deux catégories antagoniques de travailleurs. Tandis que les agents EDF sont employés aux activités de pilotage et de contrôle des centrales, les prestataires sont affectés aux opérations de maintenance (réparation, entretien, décontamination, etc.), tâches les plus humbles et les plus exposées aux sources radioactives. EDF dénombre entre 20 000 et 30 000 sous-traitants DATR [Directement affectés aux travaux sous rayonnements]. Parmi eux, plus de quatre mille sont « nomades ». Infanterie légère de l’industrie nucléaire, ils se déplacent entre les différences installations au gré des chantiers de maintenance.
Alors que leurs statuts et leurs positions dans la division du travail sont hétérogènes, ces sous-traitants ont en commun une mobilité géographique permanente. C’est à cette question que j’aimerais consacrer mon papier. A partir d’une enquête directe sur les campings autour des centrales, je m’intéresse notamment aux effets du « grand déplacement » dans le processus d’invisibilisation de ces travailleurs responsables d’opérations aussi fréquentes que nécessaires à la sûreté des installations. Que révèle l’ethnographie de leurs conditions d’existence de l’organisation du travail nucléaire ? Comment habitent-ils les contraintes du « grand déplacement » ? Quelles mobilisations possibles depuis cette condition salariale ?


Giordano Denis | Atelier 5, Session C

Entre le formel et l’informel : la figure du mécanicien de rue
L’importance de l’économie informelle a progressivement évoluée dans les dernières décennies. Dans le débat théorique, les conceptions qui voyaient ces formes économiques comme un signe de manque de développement et celles qui soulignaient leur irréductible caractère résiduel à la marge de la scène économique, ont tous les deux perdus leur envergure. La perspective d’un entrelacement entre économie formelle et informelle est de plus en plus considérée comme capable de restituer la complexité de ce contexte, dont la connaissance reste compliquée.
La France, comme les autres pays européens, est traversée par nombreuses activités informelles pratiquées quotidiennement. Ma contribution fera référence à un travail de terrain mené entre 2011 et 2012 en banlieue parisienne autour de la figure du « mécanicien de rue », un travailleur informel présent dans ce contexte territorial. Son activité est exposée à l’incertitude à cause des conditions limitées dans lesquelles il agit et des imprévus qui peuvent à tout moment l’obliger à interrompre son travail.
Avec l’aide d’une expérience ethnographique, du partage du temps et d’un engagement direct dans les activités quotidiennes des mécaniciens de rue, on veut montrer les multiples traversés entre le monde de l’économie formelle et informelle qui constitue l’horizon de cette activité. Le mécanicien de rue n’est pas seulement un concurrent à bas prix des garagistes, mais offre plusieurs services articulés et originaux à ses clients, soit dans la réparation qu’en tant qu’expert. Il active ainsi plusieurs formes de collaboration, tout en impliquant diverses figures liés à la réparation automobile.
La figure du mécanicien de rue se montre non seulement comme un travail précaire et informel, mais aussi comme un repère pour voire en action les innombrables débordements entre formel et informel inscrits dans son travail. On trouve ici aussi des caractéristiques proches à l’entrepreneur de soi, figure très évoquée dans le capitalisme contemporain.


Giuriati Tommaso | Atelier 10, Session C

Educateurs et médiateurs : des professionnels précaires face à un public précaire
Ma recherche a eu pour objet les interactions professionnelles des éducateurs/médiateurs de prévention spécialisée de l’association DUNES (Développement Urbain Nouveaux Espaces Sociaux), association loi 1901 basée à Marseille. Cette recherche a mis en évidence une double précarité caractérisant le travail de ces professionnels, due d’un coté au caractère aléatoire des subventions publiques qui comporte une incertitude constante sur l’emploi et la rémunération du travail et de l’autre à la fragilité des relations sur le terrain, que ce soit avec les partenaires ou avec les usagers, qui impliquent une lutte constante pour la reconnaissance et la légitimité, sur le terrain comme auprès des partenaires financiers.
J’ai donc avancé l’hypothèse que le système du travail social est un système hybride, ou des acteurs économiques qui ne sont pas censés réaliser du profit sont pourtant soumis à un régime de concurrence souvent très âpre. Si les mécanismes de cette concurrence sont économiques, les causes et les effets sont pourtant sociaux. Dans ce contexte, les relations professionnelles sont complexifiées par l’absence de représentation syndicale. La précarité se constate également sur les embauches, la possibilité de faire un CDI étant rare pour des associations qui préfèrent souvent des formes d’emploi d’avenir. Les revendications et les négociations se font à niveau individualisé, il n’existe pas d’institutions de régulation collective ; les formes de résistance à l’aliénation portent sur le temps de travail et la possibilité de le distinguer clairement du temps libre.
Ces résultats sont issus d’une enquête conduite en observation participante pendant 10 mois, accompagnée d’entretiens semi-directifs avec tous les professionnels d’une association.


Glaymann Dominique | Atelier 7, Session A

Intérim et stage, deux marges du salariat révélatrices des mutations du système d’emploi et des modes de socialisation professionnelle
Cette communication repose sur l’hypothèse selon laquelle ce qui se passe aux marges du système d’emploi permet d’éclairer sur son évolution, notamment s’agissant de marges constituées d’éléments nouveaux et croissants. De ce point de vue, l’intérim et les stages situés aux marges de l’emploi salarié ont en commun d’avoir fortement crû au cours des trois dernières décennies et de concerner majoritairement des débutants dans l’emploi.
L’intérim fait partie des emplois devenus structurellement concurrents du CDI durable à temps plein, la norme de l’emploi construite au milieu du XXè siècle, et figure parmi les fréquentes formes de sous-emploi frappant notamment les jeunes salariés en attente d’une stabilisation espérée. De leur côté, les stages qui se situent à la frontière entre la formation et l’emploi concernent des jeunes cherchant notamment à préparer leur future insertion professionnelle.
Nous interrogerons l’évolution des normes et du fonctionnement de l’emploi au regard de ce qui vivent et expérimentent les primo-arrivants dans ces entre-deux (entre deux employeurs ¬- agence d’intérim et entreprise utilisatrice - et souvent entre deux emplois pour les intérimaires ; entre deux postures - pas encore salariés et pas tout à fait élèves ou étudiants - et entre deux autorités - organisme de formation et organisation où a lieu le stage - pour les stagiaires). La façon dont ils sont socialisés dans ces statuts marginaux est d’autant intéressante à étudier qu’un autre point commun notable est le fait que l’intérim et le stage soient souvent vécus comme des passages choisis pour leurs attraits et leurs avantages.
Cette communication s’appuiera sur différentes enquêtes menées depuis 15 ans et sur le recul réflexif construit sur ces travaux dans le cadre d’un mémoire de HDR soutenu en novembre 2012.


Latiers Mélanie, Glinne Harmony | Atelier 4, Session A

Comprendre et intervenir sur les limites de la relation de service : l’exemple de l’agressivité au guichet.
Dans une société en constante tertiarisation, où la satisfaction du client est en passe de devenir une norme « universelle » du travail, notre communication propose d’interroger le lien entre travail prescrit et travail réel, au regard de la notion de « limite » liée au travail de première ligne dans les organisations de service.
Nous situons le travailleur de première ligne « à la marge » de son organisation, en ce qu’il occupe une position d’entre-deux (entre clients et management), à la frontière avec le monde extérieur. À partir de résultats obtenus sur trois terrains (guichetiers de la poste, consultants en intérim et conseillers mutualistes), nous chercherons à montrer comment la relation de face-à-face avec le client réinterroge les limites du travail, dans ses aspects prescrits comme réels.
La question des limites nous amènera à interroger celle des normes (individuelles, groupales et organisationnelles), souvent floues pour le travailleur de première ligne. Nous faisons l’hypothèse que cette position de travailleur « frontière » permet d’expliquer le flottement de ces normes, de par l’évolution des injonctions auxquelles le travailleur est confronté. D’un côté, les injonctions du management tendent à renforcer la formalisation des pratiques et la place du client, en lui accordant plus de place dans l’organisation. De l’autre, les injonctions du client sont elles aussi en changement. Face à ces évolutions, les normes existantes sont mises en doute ou deviennent floues. Pour l’illustrer, nour prendrons comme exemple les situations d’agressivité au guichet, particulièrement évocatrices de la difficulté de positionnement du travailleur de première ligne en tension entre diverses injonctions.
Outre l’analyse de ces situations, notre communication reviendra sur les enjeux liés à une intervention dans ce type d’organisation, et le type de dispositif – d’ordre collectif – qui a été mis en place autour de la question des limites et des normes du travail de première ligne.


Goasdoué Guillaume | Atelier 8, Session C

Journaliste et webjournaliste : travail informel, travail permanent, travail de soi
Cette communication souhaite aborder le processus conflictuel de redéfinition des normes journalistiques, au travers l’exemple du poste de « Community Manager (CM ) » de la rédaction du Monde.fr (2010-2013). Ce cas éclaire symboliquement la manière dont le centre est affecté par la marge, à savoir la façon dont les journalistes dominants, ceux du papier, ont vu leurs confrères du numérique s’affirmer progressivement, avec leurs pratiques : travail en continu mêlant agenda professionnel/privé, temporalité accélérée, promotion de soi (« personal branding »), usages des outils et réseaux numériques, pluralité des styles d’écriture, polyvalence (bâtonnage, édition, reportage, veille, ...).

- Premièrement, il s’agira de replacer brièvement notre objet au cœur des mutations médiatiques à l’ère du numérique : « participatif », recherche de modèle économique, nouveaux usages sociaux (mobiles, connectés), etc. Les aspects techniques, économiques et éditoriaux fournissent des clés de lecture pour objectiver le processus de réorganisation du travail, avec en toile de fond la future fusion des rédactions papier et numérique (anciennement séparées géographiquement)
- Deuxièmement, nous parlerons du CM, poste situé aux franges de la rédaction en ligne tant ses missions relèvent davantage de la communication que du journalisme. Plusieurs journalistes (plutôt « dominés ») ont occupé ce poste à tour de rôle avant que l’un d’eux ne s’y consacre exclusivement (pour différentes raisons : employabilité, visibilité, affinité...).

Cette étude de cas sera alimentée par des exemples qui montrent combien les pratiques sont influencées par des impératifs externes (audience, référencement, ...) dont les logiques agissent (in)directement sur les rapports de forces internes entre managers/journalistes, webjournaliste/journaliste, statuts (CDI/CDD/pigistes), technophiles/autres, etc.
Notre matériau repose sur des entretiens (répétés) et des observations ethnographiques en ligne.


Mahieu Céline, Godin Isabelle| Atelier 7, Session C

Jeux sur les normes et figures de l’informalité dans les petits commerces
Les petites entreprises jouent un rôle de marché du travail de transition pour certaines catégories de travailleurs situés aux marges des normes dominantes de l’emploi : les jeunes, les femmes et les travailleurs âgés (Bentabet, 2008). D’après les observations que nous avons menées dans le secteur du commerce bruxellois (entretiens qualitatifs, administration de questionnaires et observations in situ), ces petites structures peuvent en outre constituer un important espace d’insertion professionnelle pour d’autres catégories de travailleurs marginalisées par le fonctionnement actuel du marché du travail central : les personnes d’origine immigrée et les personnes peu qualifiées peuvent s’y intégrer en adoptant le statut d’indépendant ou via des réseaux familiaux ou ethniques actifs dans le commerce. Cette marginalité des catégories de travailleurs du petit commerce va de pair avec des conditions de travail et d’emploi inférieures à celles rencontrées dans d’autres secteurs et avec une occultation des conflictualités salariales (Bouchareb, 2010). Il s’agit donc d’un espace où les travailleurs – indépendants, employeurs, salariés, travailleurs au noir – évoluent en permanence aux frontières du formel et de l’informel.
L’analyse et la comparaison des cas rencontrés au cours de notre enquête exploratoire nous amènera à proposer une cartographie des figures que prend cette tension entre informel et formel dans le petit commerce. Elle nous conduira en particulier à examiner les conditions dans lesquelles les travailleurs parviennent ou non à se saisir des contradictions que cette tension engendre : dilution des frontières entre temps libre et temps travaillé ; confusion entre rapports de travail et sociabilités familiales et/ou communautaires ; entremêlement des espaces publics (trottoir, devanture, parkings, etc.), des espaces de travail, et des espaces dédiés à la vie privée ; brouillage des limites entre activités liées au travail et activités liées aux loisirs ; flou autour des formes et de l’application des contrats de travail ; porosité des rôles et des alliances entre clients, employés et employeurs.


Belmont Edgar, Gonzalez Maria, Carillo Marco | Atelier 8, Session B

Ajustements structurels, réponses locales : La réorganisation du secteur électrique au Mexique et la déstructuration du monde des électriciens
En octobre 2009, le gouvernement mexicain a fermé l´une des deux entreprises publiques d´énergie électrique : Luz y Fuerza del Centro, en licenciant un peu plus de 44 mille salariés. En invoquant avec insistance une comparaison des résultats financiers et les impératifs de la compétitivité, ainsi que les prérogatives des salariés et la qualité du service, le gouvernement avait employé un discours technique afin de neutraliser le débat sur les conditions de production du service et de négliger la résistance des salariés qui n´ont pas accepté l’indemnité de licenciement (actuellement, un peu plus de 16 mille personnes continuent « la résistance »). L´objectif de cette communication est de montrer les frontières créées par la réorganisation du secteur électrique et la déstructuration du monde des électriciens. Dans ce but, nous avons observé d´une part la multiplication des entreprises sous-traitantes qui interviennent dans les activités liées à la distribution d´énergie, et d´autre part la mise en jeu des repères avec la perte de l´emploi. Au-delà du sentiment d´injustice, le licenciement est vécu comme une rupture dans la trajectoire individuelle et collective qui place les individus dans des injonctions et des paradoxes contemporains. En ce sens, c´est bien dans ces frontières que vont se créer des conflits entre travailleurs en résistance et travailleurs sous-traités ; que le champ d´action du syndicat des électriciens (SME) et l´adhésion au collectif vont être mis à l´épreuve ; que le passage d´une ressource salariale vers une ressource de subsistance recompose les dynamiques familiales et que la rupture avec l´emploi stable et protégé et la reconversion productive forcée recomposent non seulement les trajectoires individuelles, mais aussi l´espace social dans des communautés comme Necaxa (Puebla), où la mémoire collective et l’avenir même de la communauté vont être remis en question avec la fermeture de l´entreprise.


Vachée Cécile, Dansac Christophe, Gontier Patricia | Atelier 3, Session A

Le service civique volontaire : un cadeau empoisonné pour le monde associatif ?
L’emploi associatif est atypique. Les salariés associatifs pouvant être amenés à travailler avec des bénévoles et des volontaires, les questions d’engagement et de non-lucrativité les font évoluer dans un monde de l’entre-deux, aux interstices du travail et du bénévolat. Les travaux de Hély (1) et de Simonet (2) montrent combien il est difficile de différencier, sur le marché du travail, un bénévole d’un salarié et à plus forte raison d’un volontaire : statut hybride entre ces deux extrêmes du « halo du travail associatif » (3). Le travail présenté explore les transformations de ce travail associatif que la mise en place du « service civique volontaire » contribue à accentuer et légitimer. A partir d’une enquête par questionnaires auprès de volontaires et d’entretiens avec des salariés et des bénévoles d’associations, nous montrons que, loin d’ajouter des ressources humaines pour l’action, la présence de volontaires modifie le travail associatif et complexifie les rapports au travail. Les espaces de décision et de délibération de l’association sont recomposés, de nouvelles modalités d’échanges entre membres s’actualisent. Des difficultés à gérer cette ressource humaine plurielle naissent de nouvelles répartitions des tâches. Des postes salariés sont parfois dédiés à la gestion des volontaires et éloignent ainsi les salariés de leurs missions originelles. Cette dés(ré)organisation du travail s’opère alors que la visibilité des volontaires ne cesse d’augmenter via la rhétorique de l’engagement des jeunes pour l’intérêt général, alors que les difficultés d’emploi touchent une part croissante de cette catégorie de population. Cela contribue à opacifier le rôle joué par les associations dans la régulation macroéconomique. Dans un contexte de réduction des moyens et de craintes pour l’avenir des emplois, le monde associatif fait face à un nouveau défi. Les associations sauront-elles faire preuve d’innovation pour bénéficier de cette hybridation de la ressource humaine ?


Gressel Reinhard | Atelier 2, Session A

Les Agents de la Gestion Hydraulique. Un groupe professionnel aux marges de la visibilité
Les organisations publiques qui sont en charge de la gestion, de l’administration et de l’exploitation des voies d’eau assurent une diversité de missions. La première consiste en l’entretien de ces infrastructures qui servent à la navigation intérieure, et qui sont généralement de conception ancienne, rustiques et fonctionnent largement sans le recours à des technologies de pointe. Mais d’autres missions, moins visibles, viennent s’ajouter à celle-ci comme l’alimentation en eau des activités humaines (eau potable), industrielles (refroidissement, production d’électricité) et agricoles (irrigation) ainsi que de produire un cadre à des activités récréatives, de sports nautiques et de loisirs. L’ensemble de ces missions, qui visent à assurer un niveau et un débit régulier tout au long de l’année et des saisons, subissent de nombreux aléas liés aux crues et aux risques d’inondation, mais aussi aux étiages, aléas qui supposent la mise en œuvre de systèmes de régulation comme des barrages et des lacs de retenue.

Ces missions sont assurées par des agents qui ont la charge de l’exploitation, de l’inspection, de la surveillance et de la maintenance en état de fonctionnement des multiples ouvrages que comportent les systèmes de la voie d’eau exerçant des métiers humbles qui peuvent pour certains être assimilés à des activités de cantonniers de la voie d’eau.

Ces professionnels sont absolument indispensables au fonctionnement du système hydraulique mais en même temps ils sont très peu valorisés voire invisibles non seulement pour le grand public, y compris des spécialistes du transport, mais également aux yeux de leurs propres institutions de rattachement.

Notre communication se propose de rendre compte de cette invisibilité. Sur la base d’une enquête auprès des agents de la gestion hydraulique, nous montrons comment les modifications des conditions de travail des agents, les contenus de leurs activités et tout particulièrement les nouveaux enjeux autour des questions environnementales et du cadre de vie leur permettent de se positionner au sein de leurs services, mais aussi de se revaloriser à leurs propres yeux ainsi que dans l’opinion du public.


Gros Julien | Atelier 3, Session D

Des héritiers du tâcheronnat ? Les bûcherons indépendants entre ouvriers et chefs d’entreprise
Les travaux de Bernard Mottez ont souligné le rôle des systèmes de rémunération à la tâche dans l’organisation de l’activité économique , tandis que la diffusion du salariat tendait à homogénéiser les situations et à faire disparaître – et apparaître comme datées – ces formes, dans un mouvement de recul des références au travail concret au profit d’un modèle abstrait, et donc généralisable, du travail .
Le bûcheronnage n’a pas connu la stabilisation salariale des Trente Glorieuses, et les bûcherons sont toujours payés à la tâche. Les années 1970 ont été le moment d’une institutionnalisation des statuts d’emploi de ces ouvriers : des bûcherons salariés d’un côté, des bûcherons entrepreneurs de l’autre. C’est à ces derniers, qui composent la moitié des bûcherons aujourd’hui, que nous voulons nous intéresser. Ils donnent l’occasion de dégager les propriétés spécifiques d’ouvriers non salariés. A bien des égards, ils rappellent des formes d’emploi ouvrières que l’on croyait disparues, et qui se distinguent des formes plus contemporaines comme l’intérim ou la sous-traitance. Le tâcheronnat constitue, selon Mottez, une forme de rémunération laissant à l’ouvrier une autonomie et libérant l’employeur des tâches d’organisation du travail. Il est une forme d’organisation du marché du travail où l’ouvrier est directement soumis à la concurrence pour l’obtention d’un emploi, ce qui décharge aussi le patron de la tâche d’employeur. La situation des bûcherons indépendants les éloigne du modèle de la société salariale et les rapproche du tâcheronnat. Tout en soulignant l’hétérogénéité des formes d’emploi ouvrières, leur cas permet d’engager une discussion des travaux de Mottez presque 50 ans après leur publication. En examinant la position de cette forme d’emploi dans l’organisation de la vie économique contemporaine, bien différente de celle qu’observait Mottez, ils éclairent les recompositions de l’emploi dans les fractions dominées du marché du travail.
Nous nous appuyons ici sur une recherche menée depuis 2007 dans le cadre d’un doctorat de sociologie consacré à l’emploi des bûcherons, et principalement sur une enquête de terrain de longue durée réalisée dans une région rurale de l’Est de la France.


Guérin Francis, Le Goff Jean-Louis | Atelier 9, Session D

Trouver une identité professionnelle dans les marges ?
Cette recherche débutée en 2008 nous a conduits à interviewer individuellement, mais aussi à entrer plus récemment dans un processus de recherche-intervention, avec les conseillers des Points Relais Conseil (PRC) de Haute-Normandie pour la VAE. La dernière phase, suscitée par la responsable de la Mission régionale VAE, a pour but d’analyser le bilan établi par les conseillers eux-mêmes sur leur activité et, plus spécifiquement, du dispositif d’appui renforcé expérimenté dans la région. L’étude a révélé une activité qui peine à devenir un métier qui soit reconnu et vécu comme tel tant par ses praticiens que par ses interlocuteurs en raison d’une triple mise en marge.

La première est celle d’individus placés en marge de leur propre organisation (mission locale, FONGECIF) par leur activité de conseiller PRC qui les en éloigne professionnellement autant que, parfois, physiquement. Mais ils sont aussi en marge de l’activité de leur commanditaire (la Région Haute-Normandie) qui ignore tout de leur activité et de ses contraintes. Dans les deux cas, ils se trouvent « invisibles » et totalement isolés dans une structure amorphe et plate (le collectif des conseillers PRC) qui ne peut leur fournir ni reconnaissance autre que symbolique, ni évolution.

La deuxième est celle d’une mission (l’information-conseil) qui se situe en marge du dispositif de VAE proprement dit car ne s’y rencontrent que des candidats potentiels qui s’engageront ou non dans la démarche. Il en résulte un questionnement sur les limites entre conseil et accompagnement (normalement dévolu à d’autres, en particulier les valideurs), mais aussi sur la manière de valoriser ce qui n’est qu’un point d’entrée sans conséquences visibles et tangibles.

Enfin, la troisième est celle d’individus dont l’activité actuelle – en construction – les met en marge de leur formation (psychologie, sociologie gestion, sciences de l’éducation) et activité (action sociale, formation, animation) initiales, d’où la nécessité de s’inventer un professionnalisme qui va d’autant moins de soi que les profils sont très diversifiés au sein du collectif.

Pouvant dès lors difficilement compter sur les ressources de leur propre collectif, les conseillers puisent alors abondamment dans leur propre expérience de vie ou les accidents qu’a connus celle-ci pour trouver leur place vis-à-vis de bénéficiaires eux–mêmes de plus en plus souvent en marge du fait des évolutions du public de la VAE.


Guérin Francis, Le Goff Jean-Louis, Zannad Hédia | Atelier 3, Session C

La professionnalisation dans l’enseignement supérieur : quand l’essentiel se passe dans les marges
Financée par l’APEC, la recherche compare la manière dont une école de gestion, une école d’ingénieurs et un master professionnel universitaire (sociologie du travail) « fabriquent » des futurs cadres. Là où l’on pourrait attendre des responsables comme des étudiants interrogés dans les trois institutions -50 entretiens au total ont été réalisés- une valorisation de la fonction de transmission de compétences techniques professionnelles, on constate qu’ils ne considèrent pas le contenu de la formation comme central dans le cursus, et qu’ils l’envisagent comme un repoussoir trop théorique et/ou y voient une promesse non tenue.
En réalité, ce qui est considéré comme le plus utile et le plus différenciant en vue d’une insertion future, se passe « en marge » des enseignements formels -stages, projets, interventions de professionnels, visites d’entreprise. Cette éducation non formelle, voire informelle, se fait à la périphérie des institutions de formation d’une part parce qu’elle est réalisée hors de leur contrôle (les responsables en ignorent le contenu, les modalités et les processus, mais la valorisent et la sacralisent sans la questionner), voire hors de leurs murs, d’autre part parce qu’elle renforce la partition des rôles : l’enseignement disciplinaire peut d’autant plus se déployer et rester clos sur lui-même que la « professionnalisation » est prise en charge dans et par les entreprises.
En retour, cette partition unanimement acceptée par l’ensemble des acteurs met les institutions de formation en marge de l’univers des entreprises, libre de définir les normes de la « socialisation institutionnelle » (au sens d’acquisition d’un « habitus » propre à chaque institution) qui, selon nos interlocuteurs, compte davantage que les savoirs dispensés dans la salle de classe. Leur véritable fonction ne consiste plus (principalement) à générer des savoirs dont elles ont le contrôle, mais à laisser acquérir par les étudiants des comportements et langages adaptés dont elles ne peuvent décider de la valeur effective et qui sont « produits » hors de leur portée.
Le fait que « l’essentiel » de cette socialisation institutionnelle se passe en périphérie des structures éducatives est le symptôme de leur propre mise en marge vis-à-vis d’entreprises qui, sous couvert de professionnalisation, leur imposent un langage ou les mettent en position de sujétion.


Chappe Vincent-Arnaud, Guillaume Cécile, Pochic Sophie | Atelier 11, Session B

Les dispositifs négociés de « sécurisation des parcours militants » : reconnaissance ou invisibilisation des discriminations syndicales ?
Jusqu’aux années 2000, la discrimination syndicale, au sens de représailles des employeurs contre les représentants des salariés dans l’entreprise, n’était pas un terme utilisé par les sociologues pour décrire les relations sociales en France. L’hostilité des employeurs était souvent banalisée par les syndicalistes eux-mêmes qui considéraient la "placardisation" en entreprise comme le prix à payer de leurs convictions. Si les syndicalistes peinent encore, pour beaucoup, à se reconnaître comme discriminés, l’aménagement de la charge de la preuve en matière de discrimination syndicale dans la loi en 2001 a contribué à une prise de conscience et une croissance des contentieux en la matière, notamment du coté de la CGT. Parallèlement, la loi de 2008 sur la réforme de la représentativité syndicale a instauré une obligation de négociation sur la "sécurisation" des parcours des militants syndicaux pour les entreprises de plus de 300 salariés. Selon le Ministère du Travail, on compte environ 2.300 accords d’entreprise signés par an. Au-delà de la mise en conformité avec la loi, quelles sont les raisons qui poussent les entreprises et les organisations syndicales à négocier des accords ? Quelles sont les formes d’appropriation de cette injonction à négocier selon les contextes ? Quelles articulations avec d’autres usages du droit anti-discriminatoire ? Quels sont leurs effets ? Autant de questions que nous traiterons dans le cadre d’une enquête par monographies en cours auprès de six entreprises, certaines connues pour la générosité de leur droit syndical et leur forte syndicalisation, d’autres réputées pour leur faible taux de syndicalisation, voire leurs pratiques anti-syndicales. Comme pour d’autres types de discriminations, nous faisons l’hypothèse que l’articulation des différents usages du droit collectifs ou individuels (négociation collective, action en justice, tractation individuelle) peut s’avérer complexe et joue non seulement sur la conscience du droit des personnes discriminées, mais également sur l’effectivité du droit.


Hocquelet Mathieu | Atelier 10, Session A

« Our Walmart », les ressorts d’une mobilisation en milieu hostile
Au cours de l’année 2012, dans un cadre institutionnel particulièrement défavorable aux salariés et à leur syndicalisation, Walmart, géant américain de la grande distribution (1,4 millions de salariés aux Etats-Unis) a pour la première fois rencontré des formes de contestation salariale d’une ampleur nationale. De tels évènements, rééditées depuis, soulèvent la question des conditions sociales de leur émergence dans une firme décrite depuis de nombreuses années comme l’archétype de l’entreprise empruntant la « low road » (Carré et al., 2010) en matière salariale, pourvoyeuse de « mauvais emplois » (Warhurst et al., 2012) et multipliant les efforts pour maintenir les salariés à l’écart de toute organisation syndicale.
Quels sont les facteurs les plus probables de l’essor de la conflictualité au sein et autour des magasins Wal-Mart depuis le milieu des années 2000 ?
A partir d’une enquête qualitative exploratoire (entretiens et observations) réalisée auprès d’actuels et anciens salariés des magasins du groupe sur son marché domestique, les Etats-Unis, mais aussi d’acteurs impliqués dans la mobilisation (syndicats et associations) entre 2010 et 2013 autour de Chicago, Los Angeles et Miami, cette communication dresse une analyse des restructurations peu visibles et difficilement appréhendables touchant le travail et l’emploi dans une grande firme de distribution américaine à travers les mutations de l’organisation, des registres et répertoires critiques mobilisés par des salariés occupant des emplois non ou peu qualifiés et faiblement rémunérés. Par une contextualisation socio-historique du cadre organisationnel et syndical dans lequel ces contestations se sont produites, il s’agit par ailleurs de nous intéresser au déclenchement des mobilisations nationales, c’est à dire au dépassement des obstacles verrouillant l’expression des salariés et leur mobilisation.
Nous nous intéresserons ainsi à deux des principaux verrous qui se sont avérés par le passé les plus efficaces au sein de l’enseigne : les dispositifs internes ou organisationnels de gestion caractérisant la régulation salariale au sein de la firme et les dispositifs externes touchant indirectement les salariés par la mise à l’écart des syndicats et plus largement de la critique sociale. Nous verrons qu’en dépit de faibles appuis institutionnels, la contestation peut aujourd’hui tirer parti des dynamiques de mutation du procès de travail comme des mutations sociétales et des répertoires d’action syndicale.


Blanchard Hervé, Hosking Anne-Sophie| Atelier 1, Session A

Aider un proche âgé à domicile : un travail invisible et indicible
L’aide aux proches âgés par les membres de la famille occupe depuis plusieurs années une place importante dans la littérature, en particulier autour de la notion d’aidant familial (Blanc, 2010). Cette question se pose avec d’autant plus d’acuité que le vieillissement des populations et la faiblesse des dispositifs institutionnels rend, de fait, indispensable cette aide. Elle constitue le principal pilier du maintien à domicile.
De nombreux travaux ont cherché à appréhender l’aide apportée par les proches à l’aune des critères permettant d’évaluer le travail des professionnels : temps passé, nature des tâches (Drees, 2011), compétences développées (Etudes Pixel, 2001-2005). Ces critères ne saisissent qu’une part congrue de l’aide apportée, comme c’est le cas pour les professionnels (Linhart et Moutet, 2005), notamment ceux de l’aide et du soin. Pour autant, cette aide n’est pas appréhendée comme un véritable « travail » (Méda, 2010) – au sens d’activité rémunérée – et est donc plutôt assimilée à une activité, pour partie, domestique et d’ordre privé (Weber, 2013).
À partir d’une enquête quantitative menée sur le territoire des Pyrénées-Orientales, complétée par des éléments qualitatifs (entretiens, observation participante), nous proposons de caractériser le travail d’aidant à partir des critères usuels mais aussi en fonction de ce qui est exprimé ou tu. L’expression sur ce travail apparaît singulièrement différent, quant aux aspects visibles/invisibles, quantifiables/non quantifiables, dicibles/indicibles, en fonction de la nature du lien entre l’aidant et la personne aidée (conjoint, enfant, autre membre de la famille…). Ces résultats permettent d’interroger les référentiels caractérisant les métiers de la relation d’aide (Aballéa, 2012).


Thalineau Alain, Hot Florian | Atelier 7, Session D

Etre aux marges du travail avant même d’avoir accédé au premier emploi : Rapport à la norme « emploi » de jeunes en lycée professionnel
Différents travaux de recherche ont montré que les postures d’éloignement vis-à-vis de la norme « emploi » (CDI à temps plein) sont liés aux caractéristiques du marché de l’emploi et dépendent du milieu social, du genre, des caractéristiques des activités professionnelles exercées et du moment de la trajectoire professionnelle (Schehr, 1999, Paugam, 2000 ; Eckert H., Mora V., 2008 ; Drancourt, 2009). Peu de recherche s’intéresse à la façon dont des jeunes en formation initiale se situe vis-à-vis de cette norme « emploi ».
Dans le cadre d’une recherche en cours, nous nous sommes intéressés aux différentes projections dans l’avenir de jeunes scolarisés en lycée professionnel ou ayant arrêté depuis moins d’un an la formation (enquête par questionnaires auto-administrés (n= 536) et entretiens biographiques auprès de 30 jeunes scolarisés et de 30 jeunes ayant arrêté leur formation à n-1). Pour la plupart d’entre eux, ils aspirent à trouver un emploi stable après leur formation secondaire ou après une formation courte post-baccalauréat. Cependant, une partie d’entre eux (n=77) ne souhaite pas accéder à l’emploi à temps plein. D’autres jeunes ne veulent pas quitter leur territoire d’habitation pour trouver un emploi à temps plein après le baccalauréat. Notre communication vise à montrer que ces postures spécifiques vis-à-vis de l’emploi s’inscrivent dans une histoire individuelle et sociale dans laquelle se combinent les vulnérabilités sociales au sein des deux pôles d’intégration que sont le marché de l’emploi et la famille, et qui se déclinent différemment selon le genre du jeune, la configuration familiale et la position sociale des parents (Thalineau, 2004). Pour ces jeunes, il s’est élaboré une frontière entre l’intérieur du groupe familial et l’extérieur de celui-ci, qui tend à limiter l’étendue des relations au sein des territoires habités, et à réduire sur le plan professionnel les espaces du possible.


Hounsou Christelle | Atelier 3, Session C

Interroger les effets de sens dans l’entre-deux comme expérience de travail. Le cas de médecins étrangers et / ou à diplôme étranger hors UE en France
Dans des contextes nationaux et internationaux se voulant favorables aux mobilités internationales de personnes hautement qualifiées au nom de la raison économique, les médecins sur lesquels porte mon travail de thèse feraient presque figure de migrants de choix. Elites internationales, professionnels migrants, talents étrangers, les analyses les classent dans des catégories toutes socialement et politiquement valorisées, en contradiction avec la réalité vécue par ces praticiens. Ces derniers appartiennent en effet à une profession corporatiste et historiquement fermée aux professionnels étrangers et/ou à diplôme étranger. Mais ce n’est pas une particularité française et en les comparant, des situations nationales a priori différentes (par exemple le Sénégal, la France, le Canada) montrent des praticiens en exercice mais non reconnus statutairement et institutionnellement. Se dessine ainsi une nouvelle figure de travailleur de l’économie mondialisée, à hautes qualifications et compétences et précarisé dont je me propose de rendre compte.
Plus particulièrement en France, la régulation de l’Etat et de la corporation médicale a abouti à une mise sur la marge de l’exercice du métier des médecins étrangers et ou à diplôme hors Union Européenne. Un entre-deux comme expérience professionnel qui interroge les formes d’employabilité propres à l’époque, et au delà permet de saisir les évolutions et les jeux de concurrence qui traversent la profession médicale.


Ibáñez Marta, Ballesteros Esmeralda, Belén Fernández Ana Casado, del Mar Maira Vidal María, Narocki Claudia | Atelier 9, Session A

Des femmes dans des mondes d’hommes. Comment surmonter les frontières de la ségrégation sexuelle dans six domaines professionnels, en Espagne ?
La division sexuée du travail, pierre angulaire de la société patriarcale, persiste dans le travail salarié. Après plus de 30 ans de politiques actives pour l’égalité dans l’emploi, la ségrégation sexuelle est toujours présente dans la plupart des métiers et c’est l’un des facteurs qui expliquent le mieux les écarts de salaire entre les hommes et les femmes.

Le groupe de recherche « Des femmes dans des mondes d’hommes » vise à comprendre les parcours professionnels de femmes dans des emplois traditionnellement occupés par les hommes car, grâce à leurs histoires de vie, nous pouvons analyser les facteurs ou acteurs sociaux qui s’avèrent positifs ou négatifs dans ces processus. Concrètement, nous présentons les premiers résultats d’une recherche financée par le Plan National espagnol d’I+D+i (MICINN-12-FEM2011-25228) où sont explorés les parcours professionnels de femmes dans cinq professions très masculinisées : peinture en bâtiment, réparation d’automobiles, réparation d’ordinateurs (hardware), policiers et gardiens de sécurité, pilotes d’avions et conducteurs de trains. Les entretiens détaillés de ces femmes sont accompagnés du point de vue des chefs d’entreprises et des salariés masculins, dans le but de comprendre les processus de changement du patriarcat et, plus spécialement, d’identifier les facteurs qui contribuent à la réussite de cet objectif.

À cette étape de la recherche en cours, nous avons déjà élaboré des parcours professionnels typiques (Idéal-type de Weber) des femmes exerçant ces métiers très masculinisés. Dans ces parcours, les normes de formation et l’accès à l’emploi ont eu une grand importance, différente selon la structure d’entreprise de chaque profession (c’est le cas des femmes pilotes d’avion, employées majoritairement par Iberia, ou des conductrices de trains qui travaillent toutes dans la compagnie de chemins de fer nationale). Au-delà de l’importance considérable des contextes institutionnels, le profil humain de l’emploi est aussi un facteur très explicatif, c’est-à-dire le type de collègues, de chefs et de clients dans chaque activité ; de même que l’ensemble des comportements face au travail et l’attitude visant la conciliation du travail et de la vie personnelle chez ces femmes.


Ihaddadene Florence | Atelier 4, Session A

« Mise aux normes » idéologique et formalisation d’un dispositif de politiques publiques : Les enjeux d’une institutionnalisation du Service Civique.
Ma communication propose d’interroger les processus de normalisation en cours autour du statut d’Engagement de Service Civique dans le secteur associatif.
Le Service Civique, né en 2010, concerne actuellement près de 30 000 « engagés » de 16 à 25 ans. Il est destiné à s’étendre pour en toucher 100 000 en 2014. Ce nouveau statut bouleverse le fonctionnement des organisations associatives, ainsi que leur conception et leur gestion des ressources humaines, bénévoles ou salariées, alors même que la professionnalisation du secteur est récente.
Ce contrat, dérogatoire au droit du travail, est inscrit au code du Service National dont il est présenté comme le successeur. Non subordonné, indemnisé et « volontaire », ce contrat crée une forme nouvelle d’emploi, qui prétend ne pas en être et ne dépend pas des institutions traditionnellement chargées du contrôle des relations de travail. Les structures associatives ont donc pris en charge une partie de l’accompagnement du dispositif, en créant notamment des instances dédiées à son évaluation (Comité du Service Civique Associatif et plateforme inter associative).
A partir d’entretiens, de statistiques et d’observations dans les organisations créées par les associations impliquées, on analysera les différentes figures de l’institutionnalisation du Service Civique. Nous montrerons qu’il produit une « mise aux normes » idéologique, induite par l’utilisation de concepts aux contours flous (la jeunesse, l’engagement, la citoyenneté…) qui s’observe par exemple dans la création d’un label validant les « bonnes pratiques ». Cette normalisation a des effets concrets sur l’emploi et le secteur associatif entrainant notamment la création d’un « marché » concurrentiel de l’accueil des volontaires et la légitimation de parcours d’insertion professionnelle, confirmée par des reconnaissances universitaires.
Par l’analyse des acteurs à l’initiative de ces règles nouvelles et des faisceaux de contraintes qu’ils subissent, on cernera mieux la fragilité de l’institutionnalisation de ce dispositif dont la pérennité n’est pas assurée à en croire les restrictions budgétaires annoncées.


Insarauto Valéria | Atelier 7, Session A

La transformation des usages sociaux du travail à temps partiel : au-delà ou en deçà des marges ?
Le travail à temps partiel a été traditionnellement considéré comme une forme d’emploi aux marges. Largement féminisée, souvent associée au sous-emploi et à la précarité, couramment perçue comme destinée aux travailleurs ayant de bas profils d’activité, cette forme d’emploi n’a jamais fait le consensus, ni au niveau institutionnel, ni au niveau socio-économique.
Tout en posant la question des effets négatifs du travail à temps partiel sur les trajectoires professionnelles, notamment des femmes, les changements sociaux récents mis en évidence par de nouvelles recherches nous invitent à réfléchir aux spécificités de cette forme d’emploi sous un autre angle. En particulier, la diversification croissante des usages sociaux du travail à temps partiel et des groupes de travailleurs concernés par ce dernier, nous incitent à sortir de l’alternative binaire qui voit le travail à temps partiel comme négativement opposé à la norme sociale du travail à temps complet, associée à son tour à la notion de plein emploi. L’enjeu principal devient donc celui de situer l’articulation des temps sociaux, et plus particulièrement l’articulation entre travail et vie privée, au cœur de la question.
En s’attachant à l’étude des pratiques d’usage déployées par les femmes qui travaillent à temps partiel, cette recherche porte sur l’investigation des logiques de développement de la forte féminisation de cette forme d’emploi à la lumière de la diversification de ses usages sociaux au cours des années 2000. La comparaison internationale entre la France et l’Italie représente l’arrière-plan sur lequel est projetée l’analyse quantitative en perspective pseudo-panel des données issues des Enquêtes Emplois des deux pays. A partir des résultats de cette analyse, il s’agira de questionner les perspectives de développement du travail à temps partiel vis-à-vis de l’émergence de nouveaux modèles d’articulation des temps sociaux et de composition des rapports entre marges et centres du marché du travail.


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vendredi 27 juin 2014

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